Le bon équilibre : c'est ce que l'équipe chargée de l'épineux «dossier poids lourds» a tenu à préserver. Les services de Loyola de Palacio, commissaire aux Transports, présentent aujourd'hui à la Commission leur proposition de directive sur la taxation des poids lourds sur les grands axes européens. Le projet cherche à adapter la première directive, Eurovignette, de 1999, rendue caduque face à l'augmentation du trafic routier et aux différents systèmes de taxation qui fleurissent en Europe.

Car il faut bien reconnaître que l'Europe du poids lourd est un joyeux foutoir. Si l'Autriche a, elle, mis en place un système d'écopoints, d'autres pays de l'Union envisagent la généralisation de l'interdiction faite aux poids lourds de circuler durant le week-end.

La proposition de directive a d'abord pour but d'harmoniser les législations et de prévoir que les tarifs appliqués aux camions reflètent mieux l'ensemble des coûts des transports : amortissement de la construction, maintenance et gestion de l'infrastructure. Pas facile car l'Union européenne est profondément divisée. Entre les pays dits périphériques (qui comprennent entre autres le Portugal, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas), favorables à une baisse des prix des péages dans tous les pays européens, et les pays du centre (la France, l'Allemagne et l'Autriche), qui sont soucieux surtout de désengorger leurs autoroutes, la Commission a cherché le compromis. En clair : d'accord pour ne pas augmenter les taxes payées par les poids