Pékin de notre correspondant
La réponse est non. En tout cas, pour le moment. Avant même que ne s'ouvre aujourd'hui dans le port de Dalian (nord-est de la Chine) la réunion des ministres de l'Economie des pays d'Asie et d'Europe, Pékin a martelé son refus de réévaluer sa monnaie, le yuan, dont la faiblesse dope littéralement les exportations chinoises depuis le début de l'année et cause de gros soucis à beaucoup d'industriels européens.
Le cadre de la réunion de Dalian une réunion de l'Asem, le partenariat informel entre l'Asie et l'Union européenne n'est certes pas décisionnel, et plusieurs poids lourds européens, à l'image de Francis Mer représenté par son ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos, ont ignoré ce rendez-vous. Mais les dirigeants de Pékin s'attendent à voir surgir à Dalian la demande de réévaluation qui apparaît de manière de plus en plus pressante dans les discours occidentaux.
Au cours des derniers jours, aussi bien Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale américaine, que Romano Prodi, le président de la Commission européenne, se sont publiquement inquiétés du faible niveau de la monnaie chinoise. Le paradoxe, s'agissant de Greenspan, est que le problème est né de la décision des autorités monétaires chinoises, en 1994, d'«accrocher» le yuan au dollar américain, et que la monnaie chinoise bénéficie aujourd'hui de la faiblesse du billet vert. Le président de la Réserve fédérale a, malgré tout, indiqué que Washington avait officiellemen