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Brésil : Lula infléchit son austérité monétaire

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Syndicats et patrons contestaient cette politique.
publié le 24 juillet 2003 à 0h16

São Paulo

de notre correspondante

A l'heure où la récession guette le Brésil, le président Lula obtient enfin l'assouplissement de l'orthodoxie monétaire. Hier, la banque centrale a baissé son taux directeur, de 26 % à 24,5 %. Ce taux avait gagné 1,5 % depuis l'arrivée de Lula au pouvoir, le 1er janvier, et 8,5 % depuis novembre, au nom de la lutte contre l'inflation. Or, les prix sont désormais en baisse. Timidement entamée en juin (-0,5 %), la baisse du taux d'intérêt est donc appelée à se poursuivre, selon le Président, qui a promis «un spectacle de croissance».

Pour l'instant, c'est plutôt l'inverse. Première économie d'Amérique du Sud, «le Brésil est entré en récession», juge l'économiste Carlos da Costa. Le gouvernement a baissé à 1,8 % sa prévision de croissance pour cette année. «Sans les exportations, dopées par la dévalorisation du real, et une production agricole record, ce serait pire encore», ajoute da Costa.

En cause, l'austérité monétaire et fiscale, plus sévère encore que celle de son prédécesseur et à laquelle le premier président de gauche du Brésil s'est plié, avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI), qui ne tarit plus d'éloges sur ce «socialiste mûr». «Lula n'avait d'autre choix que l'austérité, plaide Carlos da Costa. Il devait gagner la confiance des marchés, atterrés à l'idée de voir élu un homme de gauche. Il y est parvenu.»

Grogne. Mais dans les rangs de la gauche, la grogne monte. En juin, 300 économistes proches du Parti des travailleurs (