Menu
Libération

Les éoliennes du Havre restent à quai

Article réservé aux abonnés
Le port a retiré son accord pour leur implantation sur son domaine.
publié le 24 juillet 2003 à 0h16

Le Havre, correspondance.

Le site semblait idéal. Au large des falaises crayeuses, cinq éoliennes devaient s'ériger à 60 mètres au-dessus de l'eau. A 20 kilomètres au nord du Havre (Seine-Maritime), juste à l'entrée du terminal pétrolier d'Antifer, le vent souffle à plus de sept mètres par seconde en moyenne. Avec leurs 12 mégawatts, les éoliennes pouvaient alimenter une ville de 20 000 habitants. Le port autonome du Havre avait donné son accord pour leur implantation sur son domaine ; le conseil municipal de la petite commune de Saint-Jouin-Bruneval était enthousiaste ; l'opérateur, la Société d'investissements industriels et financiers (Siif), filiale d'EDF, avait financé expertises et études techniques. Même l'association Bien vivre en Caux, qui bloque le projet d'une ferme éolienne à Fécamp, avait approuvé. Le chantier de 15 millions d'euros devait démarrer.

Blocage. Mais voilà, le 20 juin, le conseil d'administration du port refuse de délivrer l'autorisation d'occupation temporaire (AOT), au nom de l'«intérêt général stratégique» du site. Avec un permis de construire (délivré par la préfecture le 24 juillet 2001) arrivant à échéance aujourd'hui, c'est tout le projet qui se retrouve bloqué. «Une position incohérente», conteste la Siif. «On nous fait avaler des couleuvres», s'insurge le maire de Saint-Jouin. «Poids du lobby nucléaire et pétrolier», protestent les Verts de Haute-Normandie.

En juin 1999, un accord de principe avait été signé par le directeur du port du Havre e