Berlin, intérim.
A Berlin, on plaide benoîtement la coïncidence. Non, l'accélération soudaine du processus de privatisation des chemins de fer n'a rien à voir avec le besoin d'argent pressant d'un gouvernement dans la mouise qui vient de promettre à ses administrés de généreuses réductions d'impôt. Toute corrélation entre ces deux annonces successives ne serait que pure extrapolation.
«La Bahn veut être capable d'entrer en Bourse en 2005. Je me réjouirai si elle y arrive», a estimé hier le ministre des Transports, Manfred Stolpe, dans un entretien au Financial Times Deutschland. La décision de dépoussiérer maintenant un dossier Deutsche Bahn (DB) vieux de plus de dix ans en conduisant coûte que coûte la compagnie vers une entrée en bourse en 2005 a de quoi surprendre, tant l'entreprise va mal. Après des pertes historiques de 468 millions d'euros en 2002, les experts maison s'attendaient à les voir diminuer de moitié cette année, avant un retour à l'équilibre en 2004. Mais les avanies causées notamment par un nouveau système de tarification à la fois extrêmement compliqué et défavorable aux voyageurs devraient retarder la convalescence.
Détesté. Au premier trimestre, les pertes, liées à un recul du trafic passagers longue distance de près de 14 %, atteignaient déjà 120 millions d'euros. Le patron de la DB, Harmut Mehdorn, a beau avoir viré les stratèges responsables des nouvelles grilles de prix fumeuses, les trains allemands continuent à être chroniquement en retard. Et il