Jacques Frings fait de l'agriculture bio sur 40 hectares dans la Brie, aux portes de Paris. Son voisin, lui, en cultive 500 en agriculture traditionnelle. «Si je n'avais pas ouvert un magasin pour écouler mes produits bio, j'aurais disparu, il m'aurait croqué», note cet homme de 47 ans qui, depuis près de vingt ans, s'acharne à faire pousser fruits et légumes sans insecticides ni fongicides, en respectant les rythmes des saisons et de la nature. Grâce à son magasin, Jacques Frings a pu résister. Beaucoup n'ont pas eu cette chance.
En pointe de l'agriculture bio dans les années 80, la France n'est plus que 25e producteur mondial et 13e européen. Une situation dont s'inquiète un jeune député UMP, Martial Saddier, dans un rapport remis le 17 juillet au ministre de l'Agriculture (lire ci-dessous). Selon lui, si l'Etat français ne fait pas plus d'efforts en termes d'aides financières, de soutien à la recherche et de campagnes de communication, les producteurs nationaux se feront balayer par leurs homologues européens et mondiaux.
Concurrence italienne. «Il y a dix ans, on avait peu d'offres concurrentes en fruits bio, on pouvait vendre des pommes même si elles n'étaient pas impeccables extérieurement. Aujourd'hui cela devient difficile. Les Italiens, qui bénéficient d'aides publiques plus importantes, sont très présents sur le marché, avec des pommes sans défauts. Cela hausse le niveau de normalisation de l'aspect visuel», explique Jacques Frings.L'homme sait de qu