A 64 ans, elle était la grande doyenne de l'histoire de l'automobile. La seule à avoir convaincu Hollywood de lui consacrer un film. L'unique à avoir été produite à plus de 21 millions d'exemplaires à travers le monde. Mais demain, la Coccinelle, la vraie, (et pas sa lointaine cousine, l'actuelle New Beetle) ne sera plus. La 21 529 464e sortira, au son de la Golondrina, l'hymne de départ des mariachis, des chaînes de montage de l'usine de Puebla, au Mexique, pour être expédiée à Wolfsburg en Allemagne où elle sera exposée. On lui doit bien ça.
Voiture du peuple. Née en 1939 d'une idée d'Adolf Hitler, la future VW 1 200 était a priori mal partie dans la vie. Mais ses parrains ont fait en sorte qu'elle ait une existence dorée : Ferdinand Porsche d'abord, celui qui l'a génialement dessinée et conçue, John Lennon qui, en la conduisant, en a fait le véhicule vedette des années yé-yé, puis Walt Disney qui lui a donné un nom, une voix et l'a emmenée sur la corniche de Monte-Carlo.
La Coccinelle ne doit pas son succès planétaire à sa seule silhouette rigolote. Si elle suscite un culte, c'est aussi parce qu'elle fut un témoin, parfois un instrument de l'Histoire. Lorsque le führer décide de lui prêter vie en 1934, c'est pour qu'elle devienne la «Volkswagen», littéralement la «voiture du peuple» accessible à tous par le biais des premiers crédits. Son vrai nom de baptême est d'ailleurs «Kraft durch Freude», «la force par la joie». On crée l'atelier le plus moderne du monde à Wolfsburg,