Ils l'attendaient patiemment, les mines sombres malgré le slogan enthousiaste affiché un peu partout sur les murs de leur «cellule de reclassement» : «L'énergie du changement». Hier, le ministre des transports Gilles de Robien rendait visite aux ex-salariés d'Air Lib. Et en profitait pour tirer un premier bilan des «moyens exceptionnels mis en place». Sur les 3 200 salariés licenciés après la liquidation judiciaire de février, 609 ont été reclassés. Soit 20 % de l'effectif total de la compagnie, et 25 % des quelque 2 422 personnes qui se sont inscrites à la cellule. Parmi eux, deux tiers ont retrouvé un CDI, un tiers un CDD de plus de six mois. Les quelques centaines de «jobs d'été» n'ont pas été comptées parmi les reclassés.
Aide de 7 millions. «Ce n'est pas la panacée universelle, a admis le ministre, prudent, mais c'est un décollage. A ce rythme-là, on peut espérer qu'en douze à dix-huit mois la plus grande partie du personnel d'Air Lib aura trouvé chaussure à son pied.» Cinq jours après la mise en examen, pour abus de bien sociaux, de l'ex-PDG de la compagnie Jean-Charles Corbet, le ministre a répété que le gouvernement «tiendrait ses engagements», à savoir une aide d'un montant global de 7 millions d'euros. Quant à la promesse faite par le ministre, en février, de recaser 1 000 employés chez Air France, «elle sera également tenue», assure la compagnie. «Nous en sommes à 747 embauches, et nous atteindrons les 1 000», annonce une porte-parole du groupe. Une vraie nuance, p