Les lingettes dérapent. Après deux années de croissance folle, ces bouts de tissu imprégnés de liquide nettoyant marquent le pas dans les foyers français. De quoi faire cogiter les géants des détergents, qui avaient misé sur ce produit des millions d'euros de dépenses publicitaires : au premier semestre 2003, les ventes de lingettes ménagères ne progressent plus que de 1,5 %, contre 15 % pour la même période en 2002, d'après les fabricants.
Pour les plus optimistes, ce ralentissement ne traduit pas une défection mais une «maturation» du produit. «Les lingettes ne sont pas une mode, c'est durable», croit savoir Anna Gallais, porte-parole Monsieur Propre (Procter & Gamble), pour qui les lingettes représentaient, fin mars, 24 % des ventes de nettoyants. Aujourd'hui, elles seraient présentes dans plus de 40 % des foyers français, quatre ans à peine après leur apparition sur le marché, en 1999.
Niche. Précédée en 1996 par les lingettes pour bébés et en 1998 par les démaquillantes, cette nouvelle méthode de nettoyage a envahi les rayons des supermarchés. Toutes les grandes marques du nettoyage s'y sont mises : Cif, Pliz, Ajax, Saint-Marc, Scotch-Brite ou Monsieur Propre vantent de concert ce produit miracle.
Car avec 28 % du marché de la propreté, la lingette a réussi à faire sa place sans faire concurrence aux autres produits traditionnels de nettoyage, qui, selon les fabricants, continuent à se vendre très bien. «C'est un produit d'appoint, pas un produit de substitution», affirme