Menu
Libération

Boeing tombe en enfer

Article réservé aux abonnés
Le groupe américain, sanctionné par le Pentagone pour espionnage industriel, tente de se racheter.
publié le 31 juillet 2003 à 0h28

Washington, de notre correspondant.

Hier était une journée particulière pour le géant mondial de l'aéronautique et de la défense. Pendant quatre heures, les 78 000 salariés de Boeing Integrated Defense Systems Business, la branche défense du groupe, ont eu droit à une séance «de formation et de dialogue sur l'éthique». Tous devaient, selon le président du groupe Phil Condit, «être informés des mesures prises par notre client l'US Air Force et des événements qui les ont entraînées», mais aussi «participer à des formations interactives spécialisées sur l'éthique et les bonnes pratiques en matière contractuelle». Une première.

Depuis que l'US Air Force a sanctionné Boeing, jeudi dernier, la compagnie vit un nouveau traumatisme. Jusque-là, le couple formé par le gouvernement américain et le groupe dirigé par Phil Condit avait donné l'impression d'une complicité sans faille. Boeing a tiré l'an dernier 16 milliards de dollars des contrats passés avec le Pentagone (ministère de la Défense), soit plus d'un quart de son chiffre d'affaires. Cela crée des liens.

La semaine dernière, pourtant, cette belle entente a connu un accroc de taille. Le Pentagone a décidé de sanctionner sévèrement la compagnie, après avoir constaté des «violations sérieuses de la loi fédérale». L'US Air Force accuse Boeing d'espionnage industriel à l'encontre de son concurrent Lockheed Martin. «Je n'ai jamais rencontré une affaire de cette échelle», a même déclaré jeudi le sous-secrétaire à l'US Air Force, Peter Te