Washington
de notre correspondant
Voici un secteur entier de l'économie américaine qui, à la suite d'une décision gouvernementale, risque de perdre des centaines de milliers d'emplois dans les mois qui viennent. Et pourtant, son sort n'attire pas la moindre compassion dans l'opinion publique... A vrai dire, le drame qu'il vit procure même un goût agréable de revanche. Car ce secteur, c'est le télémarketing. Des gens qui vous appellent chez vous au milieu du dîner, et qui vous vantent un crédit hypothécaire, un séjour à Las Vegas ou un abonnement à un quotidien.
Le phénomène du télémarketing, aux Etats-Unis, a pris une telle proportion que Washington, suivant l'exemple de quelques Etats américains, a décidé d'intervenir en juin dernier. Rien, a priori, de très répressif : l'administration a simplement décidé d'instaurer une «liste rouge» pour ceux qui refusent de se faire importuner. Mais cette liste, qui entrera en vigueur le 1er octobre, se remplit à toute vitesse : déjà une trentaine de millions de personnes y ont souscrit, un chiffre qui devrait doubler dans les prochaines semaines. De quoi menacer la survie de nombreuses entreprises de télémarketing...
Recours. L'organisation patronale du secteur, l'American Teleservices Association (ATA) a introduit plusieurs recours en justice pour tenter de faire exploser le projet gouvernemental avant son lancement. Selon Tim Searcy, son directeur, la liste viole le premier amendement de la constitution : la liberté d'expression, sacro-s