Pékin de notre correspondant
Petite révolution sur le premier marché mon- dial des télécoms : le nombre de téléphones portables en Chine dépasse désormais celui des appareils fixes. En quelques années, il a atteint huit fois la taille du marché français. Officiellement, la Chine comptait, fin juin, 237,61 millions d'abonnés au téléphone fixe, et 230 millions au portable.
Mais ces statistiques sont faussées par un artifice administratif qui fait passer quelque 20 millions d'utilisateurs d'un nouveau réseau mobile pour des abonnés au fixe. Ce réseau, le Xiaolingtong («le Petit Malin»), porte bien son nom : il permet aux deux opérateurs fixes, China Telecom et China Netcom, de commercialiser des portables sans en avoir la licence, et de lancer contre leurs deux rivaux, China Mobile et China Unicom, une guerre des prix au plus grand bénéfice des consommateurs.
Portée limitée. Le Xiaolingtong est un véritable mobile, mais d'une portée limitée à une ville, ce qui permet de l'enregistrer comme un fixe, au numéro doté d'un code régional. Il revient bien moins cher que ses concurrents (2,60 euros par mois et 0,02 euro la minute, contre le double pour les portables classiques). De surcroît, il ne pratique pas la facturation des appels reçus, qui plombe encore le coût d'utilisation des portables chinois. La technologie a été développée par la société UTStarcom, créée par des Américains d'origine chinoise. Le «petit malin» existe désormais dans plus de 300 villes, dont, depuis peu, Pékin,