Washington, de notre correspondant.
«Bonjour. Cette semaine, nous avons reçu des nouvelles encourageantes pour l'économie...» Juste avant de partir à Crawford, son ranch texan, George W. Bush s'est félicité samedi, dans son allocution radio hebdomadaire, du redressement de l'activité : «Nous commençons à voir les résultats de nos actions.» Les quelques signes d'embellie ont beau être chétifs, Bush est pressé de crier victoire. S'il s'effrite dans les sondages, c'est en effet bien plus à cause de son échec économique que de ses ennuis en Irak. Et il sait qu'il ne gagnera l'élection de 2004 que si l'emploi redémarre. Depuis la publication, jeudi, des derniers chiffres de croissance (+ 2,4% en rythme annuel au second trimestre, alors que les marchés pariaient sur seulement 1,5 %), le Président claironne le retour d'une économie «vibrante et forte».
Sceptiques. Pour leur part, les conjoncturistes américains, qui tentent de faire le tri entre les signes contradictoires qu'envoie l'économie, restent prudents. La croissance du second trimestre, marqué par la guerre en Irak, a été tirée par la consommation des ménages (+ 3,3%), l'investissement des entreprises (+ 6,9%) mais aussi les dépenses militaires (+ 44%!). La relance par la guerre : on pourrait y voir une nouvelle sorte de politique économique, du Keynes mâtiné d'Attila. Mais les économistes sont sceptiques : «Je ne suis pas impressionné par les chiffres publiés», commente Josh Bivens, de l'Economic Policy Institute, un centre