Pékin, de notre correspondant.
Développer les technologies de l'information sans pour autant perdre le contrôle... de l'information : tel est le pari du pouvoir chinois, qui y consacre beaucoup d'énergie et d'argent. Inutile, par exemple, de chercher à accéder aux sites web du dalaï-lama, d'Amnesty International ou plus simplement de la BBC à partir de la Chine : des logiciels permettent de bloquer jusqu'à 500 000 adresses Internet (Libération et les sites francophones sont épargnés, le français n'étant pas suffisamment répandu pour inquiéter les autorités).
Réorganisation. Principaux points d'accès pour la majorité des internautes, les cafés Internet sont l'objet de toutes les attentions, surtout depuis l'incendie criminel qui a tué vingt-quatre jeunes enfermés pour une nuit de jeux en ligne. Ce drame a entraîné une réorganisation du secteur : seuls dix groupes, liés à l'Etat, ont été autorisés en juin à ouvrir des chaînes de cybercafés. Même si des cafés Internet «sauvages» sont tolérés, sans doute moyennant des dessous de table.
Malgré la menace permanente, réelle ou supposée, d'être identifié, l'Internet et les SMS (messages courts de portable à portable), qui s'échangent désormais par milliards, sont devenus des espaces de relative liberté. Et lorsqu'en mai dernier une universitaire de Canton a mis sur le site web de sa faculté un texte dénonçant la mort en détention d'un jeune migrant (Libération du 14 juin), l'information a fait le tour du pays et amené le gouvernement à