Pékin, de notre correspondant.
Les analystes économiques ne sont pas coutumiers des autocritiques. C'est pourtant l'exercice auquel s'est livré Stephen Roach, économiste en chef de la banque d'affaires Morgan Stanley, qui a reconnu avoir surestimé l'impact de l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) sur l'économie chinoise. «Nous avons réduit notre estimation de croissance de 7 % à 6,5 % en raison du Sras, et nous avons eu tort. C'est aussi simple que ça», a-t-il déclaré récemment à Pékin.
Mea-culpa. A son tour, Goldman Sachs, une autre grande banque d'affaires américaine, vient de reconnaître dans son rapport trimestriel sur l'activité économique en Chine (GSCA), que son pronostic de 7 % de croissance cette année en Chine n'est menacé que... par le haut ! «Les perturbations économiques dues au Sras se sont révélées plus courtes que notre estimation initiale de deux trimestres de ralentissement», indique le rapport.
Fin avril, Fred Hu, l'économiste vedette de Goldman Sachs en Asie, avait publié un rapport au titre inquiétant : «Le Sras fera-t-il dérailler l'économie chinoise ?» Aujourd'hui, pour tous les économistes qui avaient tiré la sonnette d'alarme au printemps, la réponse est négative, même si un réel ralentissement est perceptible au deuxième trimestre 2003. Stephen Roach, de Morgan Stanley, va même plus loin en affirmant que «la Chine est actuellement le pays le plus brillant» d'une économie mondiale en sérieuse difficulté.
Les statistiques chinoises permet