Moscou intérim
Les compagnies pétrolières russes semblent décidément intéresser de plus en plus les grands groupes occidentaux. Après le rachat de 50 % des actions de la major russe TNK par le britannique British Petroleum (BP) en février, le quotidien d'affaires britanniques Financial Times annonçait hier que l'américain ChevronTexaco serait intéressé par l'acquisition de 25 % des actions du numéro 2 russe, Ioukos.
Ce dernier a démenti hier la nouvelle, qui a provoqué le plus grand scepticisme chez les analystes pétroliers à Moscou. Pourtant, estime Steven Dachevski, analyste chez le courtier Aton, si l'entrée de Chevron dans le capital paraît improbable, «cette rumeur témoigne à nouveau de l'intérêt soutenu que portent aux compagnies russes les groupes occidentaux, qui bientôt ne pourront plus se permettre de se désintéresser de la Russie». Elle braque surtout une nouvelle fois le projecteur sur Ioukos, qui, entre annonces de méga-fusion et ennuis politico-judiciaires, n'en finit plus de faire parler de lui depuis le début de l'année.
En avril, le groupe de Mikhaïl Khodorkovski, l'homme le plus riche de Russie, annonce sa fusion pour la fin de l'année avec la cinquième compagnie pétrolière du pays, TNK. La nouvelle fait sensation, car, si l'opération va à son terme, elle fera de la nouvelle entité le quatrième groupe mondial, marquant l'entrée en fanfare des pétroliers russes sur la scène internationale. D'autant que Ioukos, qui s'est fait depuis quelques années le champion d