Menu
Libération

L'Ardèche sur ligne verte

Article réservé aux abonnés
Plus de 450 agriculteurs victimes de la sécheresse ont déjà appelé ce numéro pour demander conseil.
publié le 6 août 2003 à 0h32

«J'aime mon métier, mais là j'en ai ras le bol.» Des témoignages comme celui-ci, Cécile Ranc et ses deux autres collègues, assistantes sociales, en reçoivent une cinquantaine chaque matin. Sur les 4 800 agriculteurs de l'Ardèche, plus de 450 ont à ce jour déjà composé le numéro de la ligne verte d'écoute et de soutien mis en place le 28 juillet par la Mutuelle sociale agricole (MSA) du département. Et c'est pour canaliser les angoisses des exploitants et les dissuader d'arrêter leur activité que ces trois postes ont été ouverts. Pour que, après le retour de la pluie, le monde agricole ardéchois puisse encore compter tous ses membres, ou en perdre le moins possible.

Le numéro vert de l'Ardèche n'est pas un bureau des pleurs. «Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il y a peu d'appels désespérés. J'ai peut-être eu deux interlocuteurs en larmes au téléphone», commente Cécile Ranc. La «hot line» ardéchoise ferait plutôt office de centre d'information et d'orientation des agriculteurs. «Ils réagissent sous le coup de l'émotion, mais ils reviennent vite à la raison.» La vente d'une partie du bétail que les exploitants ne peuvent plus nourrir a déjà commencé en Ardèche. «On leur explique que ce n'est pas forcément la bonne solution car ils n'en tirent pas le meilleur prix.» Lorsque les agriculteurs s'inquiètent pour leur approvisionnement en fourrage, «on les met en relation avec la chambre d'agriculture ou les syndicats agricoles». Certains sont angoissés par l'état de leur trés