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Libération

L'Etat lance une bouée à Alstom

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Bercy devrait annoncer une prise de participation de 30 % du capital.
publié le 6 août 2003 à 0h32

Et si Francis Mer était en train de devenir un homme politique ? Voilà un ex-patron d'Usinor, devenu ministre de l'Economie et des Finances d'un gouvernement libéral, sur le point d'annoncer la nationalisation (certes partielle et sûrement temporaire) d'une entreprise privée. On se frotte les yeux. Jusqu'à présent, Bercy reconnaissait céder au gré «des opportunités» ses participations. Et voilà que Francis Mer met la dernière main à un plan de sauvetage d'Alstom, dans lequel l'Etat prendrait 30 % du capital pour devenir le premier actionnaire.

Banques créancières. Endetté à hauteur de 5 milliards d'euros, le groupe français d'énergie et de transports (lire encadré) est au bord du dépôt de bilan. Poussé par les principales banques créancières (dont l'exposition totale atteindrait les 17 milliards d'euros), le nouveau patron d'Alstom, Patrick Kron est allé sonner à la porte du ministre pour demander de l'aide.

Pendant tout le week-end, Francis Mer a reçu, à Bercy, la quarantaine de banques mouillées dans le cas Alstom pour les convaincre de participer à son plan de refinancement. En gros : l'Etat est d'accord pour prendre 30 % du capital (soit la moitié de l'augmentation de capital de 600 millions d'euros prévue par l'entreprise) si les banques acceptent de renégocier les dettes. «On n'a aucun état d'âme. On considère simplement que les enjeux sociaux et industriels sont tels que l'Etat doit prendre ses responsabilités, dit un conseiller du ministre. Entrer au capital d'Alstom e