Que les libéraux de tout poil de la majorité se rassurent, Francis Mer n'est pas en train de ressusciter une bonne vieille politique industrielle. Et encore moins les nationalisations du début des années 80. Hier, à l'occasion d'une conférence de presse, une heure et demie après la présentation par Alstom de son plan de sauvetage (lire encadré), le ministre de l'Economie a tenu à faire une petite explication de texte : oui, prendre 31,5 % du capital d'une entreprise privée est parfaitement raccord avec le credo libéral du gouvernement. Et accessoirement avec l'obsessionnelle vigilance de Bru xelles à traquer les aides d'Etat aux entreprises en difficulté (lire ci-dessous).
Mer a simplement plaidé pour le «pragmatisme». Alstom serait un cas «exceptionnel qui justifierait de la part de l'Etat une démarche exceptionnelle», à la fois «temporaire et symbolique». Pas question donc de siffler une pause dans le programme de cession engagé. Francis Mer y voit même une certaine cohérence, puisque c'est une partie de la vente des 15 % détenus dans le capital de Renault (soit environ 1,2 milliard d'euros) qui va financer l'entrée dans le capital d'Alstom (environ 300 millions d'euros). «Je n'ai aucune intention de créer un précédent avec cette décision», a tenu à préciser le ministre pour dissuader de potentiels canards boiteux de venir toquer à sa porte pour quémander une aide de l'Etat.
Petite réputation. Mais qu'est-ce que la situation d'Alstom a de si exceptionnel ? A entendre Francis