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Libération

«On est les premiers, pas les derniers»

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publié le 12 août 2003 à 0h35

Courcelles-lès-Lens (Pas-de-Calais), envoyée spéciale

«Metaleurop sera une référence, grâce à votre combat : l'abandon par le capitalisme de ses responsabilités économiques et sociales n'est pas une fatalité.» L'emphase de Daniel Percheron laisse les ex-Metaleurop goguenards. Le président du conseil régional du Nord est venu hier rendre une «visite de courtoisie» à l'association Choeurs de fondeurs, qui rassemble les anciens salariés de l'usine métallurgique. Ambiance bon enfant à la permanence de la mairie de Courcelles-lès-Lens, on parle de foot, on rigole de la canicule : «J'suis tombé amoureux du ventilateur.» Mais les ouvriers n'ont rien perdu de leur punch : Daniel Percheron se fait gentiment renvoyé dans ses 22 par Farid Ramou, l'emblématique leader syndical, aujourd'hui président de l'association. «Pour moi, le symbole de Metaleurop est négatif. Nous sommes les premiers, nous ne serons pas les derniers. J'appelle l'Etat à avoir plus de vigilance par rapport aux agissements des grands groupes : le même schéma se répète à moindre échelle.»

Amertume. Les hommes, eux, restent sur le carreau, malgré la cellule de reconversion. «On est beaucoup à dépasser les 40 ans et c'est dur, lâche Christian, 40 ans et vingt-six ans de boîte. Mon avenir, ça va mal, vu mon âge.» Sur les 830 salariés au chômage, seuls une trentaine a aujourd'hui retrouvé un contrat à durée indéterminée. «A 90 %, des cadres», précise Farid Ramou. Un ouvrier s'exaspère : «Je ne dirai pas le fond de ma pensée