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Libération

City, ton univers impitoyable

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publié le 13 août 2003 à 0h35

Londres de notre correspondant

Lorsqu'un ex-employé a déclaré qu'il l'avait entendu traiter un de ses collègues de «putain de gros porc», Lee Amaitis a tenu à rectifier : «J'ai plutôt dû dire "putain de vautour".» Devant la cour royale de justice, le président de Cantor Fitzgerald Europe a mis sur le compte de ses origines ­ le quartier italien de Brooklyn ­ et du stress les insultes et les cris qu'il déverse sur son personnel. L'explication n'a pas convaincu.

Les magistrats britanniques ont accordé au début du mois près de 1 million de livres d'indemnisation (1,4 million d'euros) à Steven Horkulak, 39 ans, courtier chez Cantor jusqu'à son départ forcé en juin 2000. Une somme considérable justifiée, selon eux, par le «style dictatorial», les «intimidations» et le «langage criminel» de son ex-patron. Le procès a aussi révélé l'univers impitoyable de certai nes salles de marché de la City.

Cocaïne. Steven Horkulak devait sortir presque tous les soirs avec ses clients banquiers, le plus souvent dans des clubs de strip-tease de Soho. Le jour, il subissait les brimades de son chef. «Je me trouvais dans un environnement où on attendait beaucoup de moi pendant un temps très long... Pour tenir, j'avais choisi de recourir abondamment à l'alcool et à la drogue», a-t-il expliqué devant la cour. Il consommait en moyenne huit pin tes de bière, une dizaine de vodkas et un gramme de cocaïne par nuit.

Cet homme marié, père de trois enfants, a décrit en détail les vexations qu'il endurait au quo