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Hypothèques sur le crédit américain

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Deux sociétés majeures risquent la faillite.
publié le 13 août 2003 à 0h35

Washington

de notre correspondant

La rumeur a surgi au printemps et n'a cessé de se renforcer depuis : Fannie Mae et Freddie Mac, les deux énormes institutions américaines de crédit hypothécaire, auraient pris tant de risques qu'il suffirait d'une haus se des taux d'intérêt un peu brusque ou bien d'une bais se des prix de l'immobilier pour qu'ils explosent comme deux grosses bulles. Ces deux institutions financières étant si importantes que l'Etat fédéral n'aurait d'autre choix que de voler à leur secours, rééditant le coûteux épisode des Savings and Loans (caisses d'épargne) des années 1980, en plus gigantes que encore. «C'est la grosse bombe à retardement dont personne ne veut parler», estime un broker vedette de Wall Street qui a «shorté» (vendu) tous ses titres Fannie Mae. Récemment, de gros investisseurs ­ on cite la Ban que centrale européenne ­ se seraient délestés de leurs obligations Fannie Mae et Freddie Mac.

A la veille du week-end, le sénateur Jon Corzine, du New Jersey, ancien banquier chez Goldman Sachs, a annoncé qu'il allait déposer une proposition de loi pour faire passer le contrôle financier des deux groupes du département du Logement à celui du Trésor. D'autres propositions pourraient déboucher sur une réforme à l'automne.

Scandale. Fannie Mae, dont le siège est une sorte de grand manoir en brique rouge, à Washington, est le second groupe américain derrière Citigroup par ses actifs (900 milliards de dollars) et il emploie 4 700 salariés. Freddie Mac, son conc