Tokyo de notre correspondant
Apparu en 1917 à Fukuoka, dans le sud de l'Archipel, Toto est l'un des symboles de l'industrie japonaise à forte valeur ajoutée, né en province et «monté» à Tokyo conquérir le marché du Kanto (région de la capitale) et du pays. Coté en Bourse, Toto a l'habitude d'aligner de confortables résultats. Avec 17 500 employés, 13 branches nationales, 15 filiales et 18 usines à l'étranger, Toto s'est taillé la part du lion dans le secteur de l'équipement sanitaire (WC, baignoires, éviers, bidets, etc.). Les WC Toto ont notamment envahi l'Asie du Sud-Est et les Etats-Unis.
«Toto 21». Mais 2002 a marqué un tournant. Le patron de Toto, Masatoshi Shigefuchi, le reconnaît : «Une compétition impitoyable a débuté dans le secteur au niveau des prix.» Toto étant abonné à la réussite, la baisse de 0,4 % de ses ventes en 2002 (à 424 milliards de yens, soit plus de 3,14 milliards d'euros) a été vécue comme un cataclysme. Accusée : la concurrence. Le géant Matsushita ferait de l'ombre au nain Toto. La répli que n'a pas tardé. Pour creuser l'écart, le groupe doit maintenir sa suprématie technologique. Les dix actionnaires de Toto (tous de riches banquiers et assureurs comme Meiji Life, Dai-Ichi Life, Tokyo-Mitsubishi Bank, Mitsubishi Trust) ont donc accepté un plan visant à réduire de 30 % les frais généraux et coûts de production. Nom de code : «Toto 21». «Le secteur de l'hygiène de vie change très vite, constate le patron, Masatoshi Shigefuchi. Toto doit poursuivre ses