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Libération

La révolte des soutiers du «Queen Mary II»

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Aux Chantiers de l'Atlantique, 82 salariés roumains sont en grève pour être payés.
publié le 20 août 2003 à 0h39

Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) envoyé spécial

Aux portes du chantier naval, les camions d'approvisionnement ne passent plus. Assis devant les grilles sous des banderoles improvisées par la CGT, 82 des 95 salariés roumains déplacés de la région de Buzau, en Roumanie, par leur société Klas Impex, sont en grève depuis le début de la semaine. Chargés depuis fin janvier de monter le système de ventilation du Queen Mary II, le futur plus grand paquebot du monde, les ouvriers roumains, hautement qualifiés, n'auront été payés régulièrement qu'un seul mois. Depuis, les retards s'accumulent, les promesses de régularisation alternant avec les intimidations.

«Dans l'urgence». Avant sa livraison en décembre, le prestigieux paquebot commandé par la Cunard Line aux Chantiers de l'Atlantique, la branche marine d'Alstom, révèle des pratiques sociales en contradiction flagrante avec toutes les lois applicables. Les employeurs mettent en avant les exigences économiques draconiennes imposées par leurs donneurs d'ordre. «C'est un cas isolé dû à des difficultés de gestion et de trésorerie de l'entreprise, qui se double d'un problème humanitaire que nous cherchons à résoudre dans l'urgence», se défend Philippe Bouquet-Nadaud, DRH d'Alstom Marine.

A Saint-Nazaire, près de 18 900 salariés fourmillent sur le site de construction navale. Aux 4 700 Français salariés directs d'Alstom, travaillant sur la coque ou dans les bureaux d'études, s'ajoutent 14 200 salariés (dont 1 900 étrangers), employés par 80