Il ne manquait plus que la canicule. Un million de poulets emportés par la chaleur, la seule semaine du 4 août. De quoi ajouter au marasme de la volaille française, délaissée par les consommateurs (-2,1 % l'an dernier pour 774 000 tonnes avalées), étranglée par la crise de surproduction, plumée sur les marchés étrangers par ses compétitrices thaïe et brésilienne (nos exportations ont baissé de 20 000 tonnes en 2002). Au point que la filière, déjà en pleine restructuration, appelle au secours les pouvoirs publics pour qu'ils acceptent de déclarer l'état de catastrophe dans tous les départements de l'Ouest, qui concentrent 70 % de la production française de gallinacés.
Aides. Réponse vendredi prochain, peut-être : Hervé Gaymard pourrait annoncer un dispositif public d'aides aux exploitants agricoles mis à genoux par la chaleur excessive. «Nous espérons que seront prises des mesures pour compenser les pertes des éleveurs. Nous en avons déjà discuté avec les services du ministre», explique André Lepeule, délégué général de la Fédération des industries avicoles (FIA).
Cette grave crise du poulet pouvait-elle être évitée ? «Elle aurait pu être mieux anticipée. Chacun sait que la maladie de la vache folle a entraîné en 2001 un report de consommation très significatif sur le poulet : les industriels ont alors beaucoup investi, mais la demande de volailles s'est ensuite repliée assez vite», explique un responsable de l'Office français des viandes (Ofival), qui souligne l'impact de la c