Lopburi (Thaïlande) envoyé spécial
«Moelleux, pas sec et juteux juste ce qu'il faut», commente Manuthep Kanoksilpa, en dégustant avec des gestes d'expert une croquette de poulet. Il dirige l'usine B. Foods Product International de Lopburi, à 150 km de Bangkok, la seconde plus grosse unité de production de poulet cuit de Thaïlande. «Nous ne vendons rien localement, c'est trop cher pour le marché thaïlandais, tout est destiné à l'exportation», ajoute-t-il. L'usine de traitement, construite l'an passé, a coûté plus de 13 millions d'euros. A côté se dresse un abattoir où des treuils déchargent, dans une odeur étouffante, des camions chargés de cageots de poulets apathiques. A 500 mètres, un complexe industriel est destiné à la production des aliments pour volaille. «Dans ce périmètre, nous avons quatre nouvelles usines en cours de construction. Notre nouvelle unité tourne à pleine capacité», ajoute le dirigeant.
Boom. Cela fait plus de deux décennies que la Thaïlande s'est mise à exporter ses volailles, mais ces trois dernières années cette industrie connaît un boom sans précédent. La grippe aviaire en Chine, à Hongkong et en Hollande, et les craintes liées à la «maladie de la vache folle» en Europe ont dopé les ventes sur le marché mondial. La Chine est le principal concurrent asiatique de la Thaïlande. «Depuis 2000, nos ventes à l'export augmentent de 20 % annuellement», confirme Sanon Liawpairoj, chef du département export du groupe Betagro, dont B. Foods International est une