Cinq cents millions d'euros. Au bout de trois heures de discussions à huis clos, vendredi à Matignon, avec les agriculteurs frappés par la sécheresse, Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre, et Hervé Gaymard, le ministre de l'Agriculture, sont parvenus à limiter la casse pour les finances publiques. Plus de deux mois après le début de la canicule, avec ses milliers d'hectares détruits ou très abîmés, ses troupeaux de vaches qui n'ont plus rien à manger faute d'herbe et ses centaines de milliers de poulets, de canards et autres porcs morts de chaud dans leurs élevages en batterie, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) avait pourtant mis la barre assez haut : à la veille de la réunion de vendredi, Jean-Michel Lemétayer, son patron, estimait que le manque à gagner total dû à la sécheresse atteindrait les 4 milliards d'euros (dont 1,5 milliard rien que pour l'élevage bovin, le plus touché par les conditions climatiques, selon le syndicat majoritaire). Un chiffre qu'Hervé Gaymard reprenait également à son compte sur Europe 1 au matin de la négociation, mais en l'inscrivant prudemment dans une fourchette nettement plus large : selon le ministre de l'Agriculture, le coût global de la catastrophe se chiffrerait «entre 1 et 4 milliards d'euros».
«Bon sens». Au bout du compte, le gouvernement n'a donc lâché que le minimum syndical. «Cette décision va dans le bon sens, à condition qu'elle soit suivie d'autres aides et aménagements dans les semaines qui