Centrales surchauffées, rejets d'eau trop chaude, niveaux des fleuves au plus bas, l'été fut bouillant pour notre énergie. De l'aveu même de la ministre de l'Ecologie, la France est passée cet été «de justesse à côté de dysfonctionnements qui auraient pu être catastrophiques». «On a pensé que notre parc de production d'énergie était à l'abri de tout incident, confirme André Antolini, président du syndicat des énergies renouvelables. Mais on a découvert ses limites avec les fortes chaleurs. Il est temps d'imaginer autre chose.» L'autre «chose» en question tient en deux mots : énergies renouvelables. «Le moins qu'on puisse dire, c'est que la culture énergétique française n'est pas basée sur la promotion des énergies renouvelables», ironise André Antolini. Il milite pour une meilleure répartition des moyens de production d'électricité, mais la bataille est rude. Le nucléaire et l'hydraulique écrasent tout, «si bien qu'on ne s'est pas soucié de la place des énergies alternatives dans notre "mix" énergétique».
En France, plus de 75 % de l'électricité est fournie par le nucléaire, 10 % par le charbon ou le gaz, 14 % par une vieille énergie renouvelable : l'hydraulique. Reste 1 % produit par les autres énergies (éolien, solaire, géothermie). Cette part infime doit être portée à 6 % en 2010, si la France respecte les objectifs fixés par la directive européenne de septembre 2001 sur l'électricité d'origine renouvelable. Parallèlement, d'ici à 2010, la consommation française d'électric