Arles envoyé spécial
Tempête dans un verre d'eau ou houle annonciatrice de tangage ? Les coups de butoir répétés de Jacques Nikonoff, président d'Attac, agitent l'association. A deux reprises dans la presse (Libération du 18 août, puis le Monde du 22 août) comme à Arles, il a dénoncé «les dérives gauchistes» du mouvement altermondialiste et brocardé des «comportements inacceptables» de «comités locaux». Une salve qui fait suite aux «violences» commises contre le PS à double reprise : le caillassage d'un de ses forums à l'occasion du G8 d'Evian et le démontage d'un de ses stands lors du rassemblement du Larzac. «Les méthodes violentes de l'extrême gauche, on les connaît, résume Bernard Cassen, président d'honneur. Pas question de ne pas les dénoncer, même si quelques-uns gueulent au conseil d'administration.»
Ils sont nombreux à s'en émouvoir. Pierre Khalfa (Sud-PTT) regrette ainsi «cette stigmatisation». Elle revient, dit-il, «à se placer sur le terrain de nos adversaires, qui taxent de gauchistes tous ceux qui critiquent le libéralisme. Cela renvoie à la culture d'exclusion du PC des années 70, alors que la prouesse d'Attac est d'avoir réussi à agréger les composantes les plus diverses». D'autres chevilles ouvrières d'Attac, comme Laurent Jésover, webmaster, «mis sur la touche», dénoncent une volonté de «remise en ordre» qui passerait par la «décontamination des esprits rebelles». Pierre Tartakowski, ex-secrétaire général privé d'atelier à Arles , parle, lui, de «raidissem