La France continuera-t-elle à avoir des usines sur son territoire ? Le phénomène de désindustrialisation, avec ses plans de suppression d'emplois, n'est certes pas nouveau. Mais, depuis quelques mois, les fermetures de bassins d'emplois ou les délocalisations de pans d'activités se multiplient. Alstom supprime 600 emplois à Belfort, Altadis ferme son usine à Lille, Schneider annonce qu'il va se renforcer en Asie du Sud-Est et la direction de Philips qui emploie 10 000 salariés en France a fait savoir samedi qu'elle allait fermer un site sur trois dans le monde (Libération d'hier). Et voila bientôt la fermeture de l'usine STMicroelectronics (STM) de Rennes, avec sûrement 600 emplois touchés. Une décision exemplaire de ces évolutions de l'industrie en France. Elle montre que plus aucun secteur n'est protégé, mais aussi que l'Etat ne semble pas avoir saisi la gravité de la situation.
STM est un groupe issu d'une vieille histoire industrielle. Il est né en 1987 de la fusion des activités semi-conducteurs de Thomson et de celles de l'italien SGS Microelecttronica, deux groupes publics. Le pari n'était pas évident, mais aujourd'hui l'entreprise a sa place sur le marché des composants électroniques. Cotée en Bourse, elle réalise des bénéfices et affiche la première place européenne. Grâce à l'aide de l'Etat français, qui a conservé 17 % de STM, autant que l'Etat italien. Le groupe avait été recapitalisé au début des années 90 et a reçu 600 millions d'euros du gouvernement frança