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Libération

Le Brésil menace de copier trois molécules antisida

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Le pays bataille pour que les labos baissent leurs prix.
publié le 26 août 2003 à 0h43

A quelques semaines de la réunion de l'OMC à Cancun, où l'accès aux médicaments pour les pays les plus pauvres figure en bonne place sur la liste des polémiques programmées, le Brésil vient de lancer une offensive musclée contre l'industrie pharmaceutique. Le gouvernement menace trois grands laboratoires de copier leurs molécules antisida, malgré les brevets, s'ils n'acceptaient pas d'en réduire le prix. En ligne de mire : trois médicaments antirétroviraux, le Lopinavir (Abbott), le Nelfinavir (Roche) et l'Efavirenz (Merck), qui représentent plus de 60 % du budget consacré par le pays à son programme de distribution gratuite de traitements. «Si les laboratoires ne baissent pas leurs prix, le Brésil pourra autoriser l'importation des génériques (copies, ndlr), jusqu'à ce que les laboratoires brésiliens soient en mesure de les produire», a déclaré jeudi dernier Alexandre Grangeiro, le directeur du programme brésilien de lutte contre le sida.

Baisses drastiques. Une menace déjà utilisée par le Brésil en août 2001. A l'époque, Roche avait transigé à la dernière minute, concédant des baisses de 40 %, déjà sur le Nelfinavir. Cette fois, le gouvernement a repris des négociations avec les laboratoires début août, estimant que le prix élevé des trois médicaments concernés mettait en danger l'équilibre financier du programme de lutte contre le sida. Objectif : obtenir des baisses de prix drastiques avant le 30 août. A l'approche de la date butoir, le gouvernement a donc sorti l'arme la