Stockholm
de notre correspondant
Mais où sont passés Margareta Winberg et Leif Pagrotsky, respectivement vice-Premier ministre et ministre de l'Economie du gouvernement suédois ? Ces deux ténors du Parti social-démocrate, opposants notoires à l'euro, ont été fermement priés par leur patron, le Premier ministre Göran Persson, de s'abstenir d'interférer dans le débat précédant le référendum sur l'adhésion de la Suède à monnaie unique, qui se tiendra le 14 septembre (1). Un signe évident de nervosité alors que le camp du oui rame dans les sondages plus de 10 % derrière les opposants à l'euro, sans paraître capable de réduire l'écart.
En vacances. Les attachés de presse de Winberg et Pagrotsky répondent invariablement que les deux ministres ne donnent plus d'interviews sur le sujet. Après s'être fait publiquement désavouer par Göran Persson, Margareta Winberg s'est déclarée «provoquée et ridiculisée», et s'est mise en vacances sans laisser d'adresse. Un tabloïd a promis une récompense d'un euro à qui la retrouverait... Leif Pagrotsky a, lui, choisi, au gré d'interventions sur d'autres sujets, de transgresser sporadiquement l'oukase et de distiller son opinion. «Si nous supprimons la Banque centrale suédoise, l'inflation sera plus haute, a-t-il déclaré voici quelques jours. Avec plus d'inflation, nous aurons moins d'emplois et plus de chômage. C'est la raison pour laquelle je trouve que c'est une aventure (l'euro, ndlr) que je veux éviter.»
Aussitôt, Sören Gyll, patron du Medef suédo