Plus de dix ans après les faits, cinq ans après l'ouverture de l'enquête, le Crédit Lyonnais a été mis en accusation par un grand jury de l'Etat de Californie pour avoir pris illégalement le contrôle de la compagnie d'assurances Executive Life. Une information que la banque refuse de commenter, mais qui est confirmée par plusieurs sources. Cette sanction, prise en toute discrétion à la fin du mois de juillet, n'est pas définitive. Le procureur en charge du dossier n'a pas encore transmis l'acte d'accusation à un tribunal pour entamer la procédure de poursuite. Il a laissé, jusqu'au 2 septembre, une autre possibilité au Crédit Lyonnais : plaider coupable et éviter un procès en payant une amende record. Une somme est évoquée, de 500 à 600 millions de dollars (460 à 550 millions d'euros), qui ne concernerait pas que le Lyonnais.
Car la banque n'est pas seule dans cette histoire. Le Consortium de réalisation (CDR), l'établissement public qui a repris certaines activités du Lyonnais et tout risque civil lié a ses anciennes activités, ferait partie des autres accusés. Ainsi qu'une quinzaine d'hommes d'affaires français. Il pourrait s'agir, entre autres, de Jean Peyrelevade, actuel président du Lyonnais, de son prédécesseur, Jean-Yves Haberer, de Jean-François Hénin, ex-président d'Altus, filiale de la banque, mais aussi de Jean-Claude Seys, PDG de l'assureur Maaf et du milliardaire François Pinault. Ils auraient participé, de près ou de loin, au montage entourant le rachat d'Execut