La pression monte en France, à quinze jours du sommet de Cancun (Mexique), contre le projet d¹accord agricole que l¹Organisation mondiale du commerce (OMC) a soumis le 24 août à l¹Europe et aux Etats-Unis. Pour Hervé Gaymard, le ministre de l¹Agriculture, «la France ne pourrait accepter en l¹état un tel document», notamment sur la fin des subventions à l¹exportation. Quitte à contredire Jacques Chirac qui avait proposé, en février, un moratoire sur les subventions des pays développés à leurs paysans.
Etiquetage. Hervé Gaymard déplore aussi que le principe de précaution sanitaire et l¹étiquetage obligatoire des produits à base d¹OGM ne soient pas évoqués dans ce document préparatoire. «La France persiste à penser que l¹UE peut bâtir, avec les Etats-Unis et avec de nombreux pays en développement [Š], une alliance durable et équilibrée», nuance-t-il. Gaymard avait débattu des enjeux du sommet de Cancun avec les principales organisations syndicales agricoles françaises réunies à Bercy. Leur discours est bien arrêté : «Il vaut mieux ne pas signer d¹accord du tout qu¹un mauvais accord», expliquait hier Jean-Michel Lemétayer, patron de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d¹exploitants agricoles).
Même son de cloche de José Bové, porte-parole de la Confédération paysanne, rivale de la FNSEA et, pour une fois, d¹accord avec elle : «Je demande à la France de ne pas voter cet accord.» Mais Bové réclame carrément «un moratoire» sur l¹OMC, le temps «d¹évaluer ses effets depuis sa