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Libération

Fabien Ouaki et Tati. Une affaire de famille

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Fabien Ouaki a dirigé le groupe sans la ferveur de son père.
publié le 30 août 2003 à 0h46

Encore tout récemment, il disait qu'il rêvait de contrôler une centaine de magasins à l'enseigne rose Vichy, multipliant par quatre le nombre de ses commerces. Et envisageait d'ouvrir un restaurant boulevard Rochechouart, à Paris, dans les coursives de la maison de Barbès. Il caressait également l'idée d'ouvrir boutique sur les Grands Boulevards de la capitale. Las, Fabien Ouaki, 46 ans, PDG de Tati, n'ira manifestement pas au bout de ses ambitions : la situation financière de la maison l'a conduit, vendredi, à déposer le bilan du groupe familial (lire ci-contre).

Vrac. La faute à ce patron atypique ? Son père Jules, lui, avait la «gniaque». Tout juste débarqué de Tunisie en 1948, il ouvre son premier magasin de 50 mètres carrés au 22 boulevard Barbès. C'est là qu'il invente un concept révolutionnaire dans le commerce français : la fringue en vrac. Il achète des lots soldés qu'il paye cash, fait tourner ses stocks à toute allure et reconstitue l'atmosphère du bazar où les clients peuvent toucher une marchandise à tout petit prix. Des culottes et des collants à 1 franc, des savons et des casseroles, et dès la fin des années 60, des robes de mariée à moins de 500 francs. Les immigrés du XVIIIe de Paris sont les premiers à faire sa fortune. L'idée improbable est devenue un énorme succès qui permet à Jules Ouaki de s'installer en grand à Barbès, puis à République et jusqu'à la rue de Rennes à Paris. Le «cheap» devient branché et les bourgeoises s'en entichent : A