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Libération

L'Europe attaquée sur l'agriculture

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Les conflits portent sur les OGM et le sucre.
publié le 30 août 2003 à 0h46

Embouteillage et surchauffe à l'OMC. Le gendarme du commerce mondial, qui rêvait de jouer l'apaisement avant la réunion de Cancun, voit les conflits atterrir sur son bureau. Les Etats-Unis s'empaillent avec le Mexique sur du ciment et avec le Japon sur des pommes. Mais c'est l'Europe qui s'illustre. Et se retrouve au banc des accusés sur les OGM et le sucre, avec la mise en place d'un panel par l'ORD (Organe de règlement des différends). Le plus sensible : les organismes génétiquement modifiés. Les Etats-Unis, appuyés par l'Argentine et le Canada ­ les plus gros producteurs d'OGM de la planète ­, bataillent contre l'embargo de facto décidé en 1998 par Bruxelles sur l'importation des OGM. Une tuile pour l'Union européenne au moment où elle vient de voter un arsenal législatif préalable à la levée du moratoire. Dans l'entourage de Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, on juge «inutile» une telle plainte : «L'administration américaine veut donner du grain à moudre à son lobby d'agrobusiness avant Cancun. Nous, nous avons privilégié le principe de précaution.»

Trois autres pays s'attaquent également à un autre versant de la politique agricole européenne : le sucre. Brésil, Australie et Thaïlande reprochent à l'UE (1er producteur mondial) de subventionner son industrie sucrière. Bruxelles a, là aussi, des arguments à faire valoir. Car, si elle exporte 2 millions de tonnes de sucre, elle en importe autant des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), et trois fois plus cher