L'apprentissage nage dans un grand paradoxe : alors que les jeunes sont de plus en plus touchés par le chômage, alors que de nombreux secteurs, comme la maçonnerie ou la boucherie, manquent de main-d'oeuvre, la filière peine à attirer les moins de 26 ans. Le gouvernement a donc décidé de réformer l'apprentissage. Mieux informer les collégiens, améliorer le statut et les conditions matérielles des apprentis, telles sont les pistes lancées mercredi dernier par le secrétaire d'Etat aux PME, Renaud Dutreil. Autant de mesures pour restaurer l'image de l'apprentissage, déplorable auprès des jeunes et des familles. «Apprentissage égale réorientation après un échec scolaire», résume Renaud Dutreil.
Depuis deux ans, le nombre d'apprentis plafonne autour de 365 000, là où le gouvernement souhaiterait en voir 500 000. «Or, avec la baisse programmée du nombre de collégiens dans les années qui viennent, la principale source de l'apprentissage risque de se tarir», estime le secrétaire d'Etat. Il propose donc d'améliorer le statut des apprentis, avec par exemple la création d'une «carte d'étudiant professionnel» offrant les mêmes avantages qu'aux étudiants. Sont également prévues des aides au logement et une grande campagne d'information. Le projet devrait être inclus dans la loi Fillon sur la formation professionnelle et présenté en Conseil des ministres avant la fin de l'année.
Malgré sa mauvaise image, l'apprentissage a l'un des meilleurs taux de réussite du système éducatif. En 2002, 75