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Verrerie Daum: attention fragile

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L'entreprise nancéenne a une nouvelle fois déposé le bilan.
publié le 1er septembre 2003 à 0h48

Strasbourg

de notre correspondante

Il y a quelques années, la ville de Nancy offrait à Daum ce qu'elle a de plus cher : la place Stanislas. Depuis, le fleuron séculaire de la verrerie d'art tient boutique dans le lieu le plus emblématique de la cité ducale. Nancy et Daum sont unis par «un lien du coeur», a d'ailleurs commenté le maire de la ville, André Rossinot (UMP), en apprenant vendredi que l'entreprise avait une nouvelle fois déposé son bilan et que, pour ne pas être forcément condamnée, elle n'en était pas moins fragilisée. Daum compte aujourd'hui 44 emplois à Nancy et 185 dans son usine de Vannes-le-Châtel, dans le sud de la Meurthe-et-Moselle, outre les salariés de son siège social, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), et des succursales commerciales installées à Singapour, Tokyo et New York.

Ecole de Nancy. Si, depuis plus de cent ans, l'histoire de Daum et celle de Nancy sont intimement liées, c'est dans une aventure qui fut d'abord artistique et culturelle. Car le succès de Daum est contemporain de l'essor de Nancy. Au lendemain de la guerre de 1870, Nancy est une petite ville. Elle va grandir très vite : Bismarck annexe l'Alsace et la Moselle, et des centaines de Français, refusant de devenir sujets prussiens, débarquent dans la cité ducale. Sous l'impulsion de ces élites nouvelles, Nancy bouillonne. C'est dans ce contexte qu'un homme talentueux et généreux, le céramiste, verrier et ébéniste Emile Gallé réussit à rassembler plusieurs dizaines d'artistes et industrie