Une filiale qui regorge de bénéfices et de trésorerie. Une maison mère surendettée qui court après les liquidités. On comprend que celle-ci veuille profiter de celle-là. Ainsi, France Télécom a annoncé hier son intention de racheter les 13,7 % qui lui échappaient dans Orange pour en faire une filiale à 100 %. Le but : engranger les bénéfices de sa filiale de téléphonie mobile. Et disposer des ressources confortables (un flux de trésorerie de 1,7 milliard d'euros au premier semestre) générées par la filiale.
Techniquement, France Télécom va donc lancer une offre publique d'échange (OPE) sur Orange, proposant 11 actions France Télécom contre 25 actions Orange, soit une prime de 21,3 % sur les cours des trois derniers mois. Le montant de l'opération est estimé à plus de 7,07 milliards d'euros sur la base du cours France Télécom vendredi à la clôture.
Conséquence de l'opération : la participation des actionnaires de France Télécom sera diluée. La part de l'Etat français s'établira entre 53 % et 54 %, contre 58,7 % actuellement. «Orange filiale à 100 % dans France Télécom, ce serait une bonne nouvelle si ce n'était pas une nouvelle étape vers le passage du capital de l'Etat en dessous des 50 %», souligne la CGT. SUD-PTT rappelle de son côté qu'il avait été traité d'archaïque, il y a trois ans, quand il s'était opposé à la mise en Bourse d'Orange. Celle-ci devait permettre à la filiale de nouer des alliances capitalistiques et de lever des fonds. Retiré de la cote, Orange conservera