Pékin de notre correspondant
Le yuan flottera librement... un jour. Cette promesse constitue la seule concession qu'a obtenue le secrétaire au Trésor américain, John Snow, venu à Pékin pendant deux jours pour tenter de pousser la Chine à renoncer au lien fixe entre la devise chinoise et le dollar, qui, depuis la baisse du billet vert face aux autres monnaies, donne aux produits chinois un avantage compétitif important. Le responsable américain, qui est soumis à de fortes pressions de la part de secteurs économiques des Etats-Unis frappés de plein fouet par la concurrence chinoise, s'est dit «encouragé par la réaffirmation de la Chine d'aller vers davantage de fluctuation». Mais il a reconnu que Pékin ne s'était engagé sur aucun calendrier. Bien au contraire, les dirigeants chinois ont réaffirmé hier leur refus de laisser rapidement flotter le yuan, que certaines sources estiment sous-évalué jusqu'à 40 %.
«Malchance». Il ne serait pas «sage» de réévaluer le yuan actuellement, a déclaré le gouverneur de la Banque centrale, Zhou Xiaochuan. «Un yuan stable sert les intérêts de la Chine et des Etats-Unis», a déclaré pour sa part le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, en recevant John Snow hier. Le jour de son arrivée à Pékin, le responsable américain a d'ailleurs pu lire un commentaire très explicite dans le quotidien officiel anglophone China Daily. Sous le titre «Ne vous mêlez pas du yuan», le journal soulignait que la monnaie chinoise avait la «malchance» d'être devenue un enj