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Libération

Le new deal agricole de New Dehli

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L'Inde entend mener la fronde contre les subventions du Nord.
publié le 6 septembre 2003 à 0h52

New Delhi de notre correspondant

Où est passé l'esprit de Doha ? Que sont devenues les promesses des pays riches, faites en 2001, de tenir compte des situations particulières aux pays en développement ? Voici les questions que pose New Delhi, en passe de devenir le chef de file des pays du Sud à l'OMC. Qui sont ravis de trouver un «grand» pays pour parler en leur nom dans ce forum qu'ils estiment souvent acquis aux pays riches. Bien qu'elle ne représente que 0,8 % du commerce mondial, l'Inde est ainsi en train de devenir un interlocuteur incontournable, et pourrait bien constituer le principal obstacle à tout résultat concret à Cancun. «Nous allons leur donner du fil à retordre», promet un membre de la délégation.

Oubli malvenu. C'est notamment sur la question de l'agriculture que New Delhi compte se faire entendre. L'Inde est en effet opposée à la proposition avancée mi-août par l'Europe et les Etats-Unis. Ce projet fait l'impasse sur les déséquilibres engendrés par les subventions agricoles accordées par les pays riches. Et prévoit des réductions importantes des barrières tarifaires. Un oubli malvenu sachant que la principale revendication indienne est l'accès aux marchés occidentaux, et qu'à Doha, on avait convenu d'un objectif d'accord final visant à réduire, puis à éliminer, toute forme de subvention agricole à l'exportation.

«C'est très décevant», commente T.K. Bhaumik, représentant de la Confédération indienne de l'industrie au sein de la délégation. «A Doha, nous avions