Du caviar à la carte, des roses rouges sur la table, mais pas de CGT dans les cuisines : chez les Costes, la famille propriétaire d'une vingtaine de lieux branchés parisiens (Hôtel Costes, café Marly...), on n'aime pas les syndicats. Au Georges, le restaurant juché sur le toit du Centre Pompidou, un employé fraîchement désigné délégué CGT se serait fait «démissionné» de force par sa direction.
Paul (1) travaillait depuis février 2000 au Georges. Selon lui, dès sa désignation comme représentant syndical en
juillet 2003, le management du Georges grince des dents. Puis fait mine d'accepter et lui fait signer le 18 juillet des papiers «concernant les élections». Mais Paul, d'origine sri lankaise, lit et écrit mal le français. Quand il revient prendre son poste le lendemain, on lui annonce que, parmi les papiers paraphés, il a signé sa lettre de démission. Et qu'il doit partir. «Georges est un grand restaurant, pour moi c'était intéressant, assure-t-il. Je ne voulais pas en partir.» Depuis le mois de juillet, il ne travaille plus et n'a pas touché de salaire.
Confusion. «Cette affaire n'en est pas une, tranche Radouane Mahrouk, le directeur du Georges. Paul voulait démissionner, mais la CGT n'a pas accepté que son délégué parte.» La direction s'appuie sur une lettre du responsable d'une brasserie du XVIe arrondissement, qui assure avoir été sollicité par Paul pour une embauche. Problème : «Je n'ai jamais demandé à travailler dans ce restaurant, assure Paul. Je n'y suis même jamais a