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Libération

Chine: mondialisation en question

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Après la crise asiatique de 1997, des intellectuels s'inquiètent.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Pékin de notre correspondant

La Chine a en apparence la mondialisation heureuse. Avec 8 % de croissance et des investissements étrangers en hausse rapide, l'ouverture de l'économie chinoise au monde a des effets palpables. Et deux ans après l'entrée de la Chine au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la catastrophe annoncée pour les paysans ne s'est pas produite, en tout cas pas encore. Pourtant, derrière cette apparente tranquillité, les débats sont nombreux, à la fois dans les milieux intellectuels, mais aussi au sein du pouvoir communiste chinois, nouvel acteur majeur d'une globalisation qu'il maîtrise encore mal. Ses dirigeants s'informent, consultent... Ainsi, le mois dernier, Jean-Pierre Chevènement est venu à Pékin faire une conférence sur la mondialisation. Invité par l'école centrale du Parti communiste chinois (PCC), l'ancien ministre socialiste a incité ses interlocuteurs, plutôt séduits par les sirènes libérales, à se méfier d'un phénomène dont ils n'ont pas défini les règles du jeu et dont les centres de pouvoir leur échappent. A l'extérieur du parti, parmi les intellectuels, on débat aussi. Huang Jisu, sociologue et dramaturge de la «nouvelle gauche» chinoise, est l'un des rares Chinois à s'être rendus au Forum social de Porto Alegre l'an dernier. A son arrivée au Brésil, il a eu la surprise d'apprendre qu'une délégation du PCC était elle aussi attendue...

Malentendu. Les intellectuels chinois reviennent de loin car, au point de départ, il y a un im