Stockholm
de notre correspondant
Depuis un mois, le café Muttern, un bar cylindrique qui domine l'esplanade devant le Kulturhuset, une sorte de Centre Beaubourg suédois, fourmille de mille activités. Il a été réquisitionné pour servir d'Eurocenter au camp du oui à la monnaie unique, jusqu'au référendum du 14 septembre. Jour après jour, des invités, patrons, politiciens, viennent s'accouder à une table en terrasse pour répondre aux questions d'animateurs de la campagne et du maigre public qui prend la peine de s'arrêter. Mercredi, c'était au tour de Michael Treschow, président du conseil d'administration d'Ericsson. Costume gris et raie impeccable, ce symbole vivant de l'industrie exportatrice suédoise et de l'engagement du patronat dans la campagne est venu expliquer pourquoi il votait oui. «On attend depuis 1998. Attendre plus, ce serait du gaspillage de temps et un risque inutile.» L'un des quinze passants lui demande si ce n'est pas d'abord un projet pour «l'establishment», autrement dit pour l'élite. «J'espère que ce n'est pas perçu comme ça. C'est un projet pour tous. J'y pense beaucoup comme père. Je veux que mes enfants grandissent dans une Suède encore meilleure.»
«Argumenter». Depuis des mois, l'état-major du oui a choisi de porter la bataille dans la rue plutôt que de miser sur une campagne publicitaire massive ou d'envahir les écrans de télévision. «Nous avons vite compris qu'il faudrait travailler beaucoup sur l'argumentation», explique Anna Munkhammar, l'une des no