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Libération

Alstom: Mario Monti refuse qu'on lui force la main

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Bruxelles critique le plan de sauvetage par l'Etat.
publié le 10 septembre 2003 à 0h55

Bruxelles (UE)

de nos correspondants

Mario Monti a le sentiment que Paris a voulu lui forcer la main, et ça le très indépendant commissaire européen à la Concurrence n'aime pas. Jour après jour, Bruxelles fait donc monter la tension sur le dossier Alstom, menaçant à mots à peine couverts d'opposer un veto au sauvetage de l'entreprise française. Même si chacun doute que la Commission ose mettre Alstom en faillite, avec toutes les conséquences industrielles et sociales que cela impliquerait.

Hier, le porte-parole du commissaire, Tilman Lueder, en a ajouté une couche, en expliquant qu'il était hors de question que la France participe à une augmentation de capital avant d'avoir reçu le feu vert de Bruxelles, et que seules des «mesures provisoires» étaient admissibles.

L'entrevue de lundi soir n'a manifestement rien réglé entre Francis Mer, le ministre de l'Economie et des Finances, et Mario Monti. «Le commissaire veut faire d'Alstom un cas d'école, explique un diplomate européen, il veut signifier aux Etats qu'une aide d'Etat ne pourra avoir lieu à l'avenir qu'avec son accord préalable. Il estime que la technique du fait accompli, habituelle en matière d'aide d'Etat, doit cesser.»

Enquête. C'est début août que Paris a décidé d'un plan de sauvetage, sans en parler au préalable avec les services de Mario Monti. Des facilités bancaires ont été accordées à Alstom, alors au bord du dépôt de bilan, et une prise de participation de l'Etat dans le capital à hauteur 31,5 % a été annoncée.

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