Cancun (Mexique)
envoyés spéciaux
A peine ouverte hier soir, la réunion de l'OMC est déjà couverte par un unique bruit de fond : l'agriculture. Un symbole de l'injustice du commerce mondial brandi par les pays en développement. Sans souplesse de la part des pays riches, Europe et Etats-Unis en tête, Cancun risque de virer à la Cocotte-Minute. Et exploser en vol. D'autant que les grandes manoeuvres se sont nouées dès mardi, veille de l'ouverture, avec la montée au créneau du G21, 21 pays en développement emmenés par le Brésil, l'Argentine, l'Inde et la Chine. Explications.
La genèse du G 21
Tout commence dans la torpeur d'un 13 août. Ce soir-là, l'ambassadeur du Brésil auprès de l'OMC broie du noir. Il sait que, depuis deux ans, les promesses de Doha sont restées lettre morte. Il avance que le manque à gagner à cause des subventions agricoles (320 milliards de dollars, six fois l'aide au développement) se chiffre, pour Brasilia, à 10 milliards de dollars par an. Il sait surtout que, sans les aides protéiformes, les gains pour les pays en développement seraient de 60 milliards de dollars. Il en a soupé, dit-il, de voir Washington et Bruxelles jouer au bonneteau sur l'agriculture. Et d'être obligé d'avoir Bac + 15 pour comprendre le jargon et les subtilités des négociations.
Ce 13 août, le représentant brésilien vient de découvrir le projet d'accord entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Après des années de bataille à couteaux tirés, Washington et Bruxelles pondent un projet d