C'est le sigle du jour, et le signal de l'arrivée historique du principe de précaution dans le droit international : OVM. Ce 11 septembre 2003, entre en vigueur le «protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques» dont l'objectif est de «sécuriser le commerce des OVM» en clair, «les organismes vivants modifiés» par génie génétique (1). Ce faisant, ce traité est le premier instrument juridique international permettant à un Etat signataire d'accepter ou de refuser, au nom de considérations sanitaires ou environnementales, l'entrée sur son territoire d'un OVM. Protocole additionnel à la Convention sur la biodiversité signée à Rio en 1994, le traité de Carthagène a été adopté en janvier 2000 par 130 Etats et ratifié à ce jour par 57 Etats, quorum qui permet enfin son application, souhaitée de longue date par les organisations environnementalistes.
Limites. Grands absents de la liste des signataires : les Etats-Unis. Grande présente : l'Union européenne, en détail et en bloc, en tant qu'organisation régionale. Ce traité renforce donc la frontière transatlantique sur l'épineux dossier de l'agriculture transgénique. A cela, nul hasard : Bruxelles a fortement pesé dans l'élaboration de ce protocole. «Il fait reconnaître dans le droit international la légitimité de sa législation sur les OGM, au premier chef l'étiquetage des OGM mesure dénoncée par les Etats-Unis devant l'OMC comme une entrave au libre-échange», souligne Sandrine Maljean -Dubois, chargée de