Cancun (Mexique) envoyés spéciaux
A peine entamé, le sommet de l'OMC est le théâtre d'un formidable bras de fer. L'Europe se retrouve, aux côtés des Etats-Unis, dans le collimateur du G21, groupe de 21 pays en développement (Libération d'hier) sur la question de l'agriculture. Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, défend la position des Quinze. Et contre-attaque.
Etes-vous surpris par la détermination affichée par le G21, qui menace de tout bloquer si vous ne lâchez pas du lest sur l'agriculture ?
Des alliances se forment. Elles sont d'ailleurs à géométrie variable. Sur l'accès aux médicaments, les Américains étaient dans le coin. Sur les appellations géographiques de produits, on s'est retrouvé au côté des Indiens. Sur la Convention sur la biodiversité, on travaille avec le Brésil et la Chine.
Peut-être, mais vous voilà depuis deux jours plus que jamais dans les cordes, avec les Etats-Unis...
Ce qui est curieux dans le cas du G21, c'est qu'on y retrouve des pays aux positions fondamentalement différentes : le Brésil, avocat de la libéralisation à tous crins des produits agricoles, et l'Inde, plus protectionniste... Le G21 ne repose pas sur des bases idéologiques claires. Il se comporte comme un syndicat qui ne veut pas mettre grand-chose sur la table des négociations et demande aux autres de tout y mettre !
Regrettez-vous, depuis le début de Cancun, votre alliance avec Washington pour un accord-cadre sur l'agriculture ?
Non. Mais ce n'est pas un mariage à la vie à la mort