L'effondrement de 9 % des ventes de disques en France au premier semestre a mis fin à l'exception française, qui voyait le marché local résister pendant que les ventes plongeaient depuis deux ans partout ailleurs dans le monde. Pour l'industrie, les systèmes d'échanges gratuits de musique à la Kazaa, et la piraterie en général, sont les principaux responsables de cette crise (Libération du 6 septembre). A la tête de l'Union des producteurs français indépendants (UPFI), Patrick Zelnik est aussi le fondateur du label indépendant Naïve. Depuis plusieurs années, il s'oppose à la concentration importante du secteur de la musique où les cinq majors (Universal, Sony, BMG, Warner et EMI) trustent 80 % du marché. Son analyse est un peu différente.
Que pensez-vous de l'attitude des majors qui s'attaquent aux utilisateurs des systèmes de téléchargement aux Etats-Unis ?
Je suis solidaire de la lutte contre la piraterie, je suis producteur de musique et je n'ai pas d'opinion différente des majors dans ce domaine. Mais je ne suis pas d'accord sur la méthode. S'en prendre directement à des gens qui téléchargent sur l'Internet n'est vraiment pas la bonne solution, il faut d'abord comprendre leurs motivations. Si la méthode utilisée pour lutter contre la piraterie, c'est la même que celle pour faire la guerre en Irak, je ne suis pas d'accord. En plus, c'est comme la prohibition, c'est inefficace. Ce n'est pas en mettant un gendarme derrière chaque internaute qu'on va résoudre le problème.
La pi