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Nucléaire: hésitations sur l'EPR

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Fontaine demande des précisions à EDF.
publié le 13 septembre 2003 à 0h58

Nicole Fontaine ne laissera jamais dire que le gouvernement passera en force sur la question du nucléaire. Après son débat national sur l'énergie au printemps, la ministre déléguée à l'Industrie souhaite maintenant prendre son temps avant de décider ­ «en toute connaissance de cause» ­ de lancer ou non le projet de réacteur nucléaire à eau pressurisée de troisième génération, dit EPR.

Lors de la présentation vendredi des conclusions des «sages» (1) chargés de veiller au bon déroulement de ce débat, elle a souhaité que les acteurs du nucléaire, principalement Areva et EDF, lui fournissent plus d'éléments sur ce réacteur, notamment en termes de sûreté (risques sismiques, accidents, déchets) et de compétitivité. «Ils ont pourtant tout ce qu'il faut depuis longtemps sur leur bureau», ironise un industriel. Et notamment un rapport parlementaire de mai qui appelle au lancement de l'EPR.

Plus prosaïquement, ce temps de réflexion s'explique par des raisons politiques. A Bercy, une éventuelle décision sur l'EPR ­ dont l'acceptation est quasiment actée ­ fait craindre le réveil des ardeurs de la gauche. Interrogé sur l'EPR lors de l'université d'été des Verts en août, Fabius avait signalé qu'il y était personnellement opposé et qu'il s'alignait en cela sur la «position du PS». Un revirement opportuniste pour celui qui n'a jamais signalé un tel désaccord lorsqu'il était ministre de l'Economie.

Fin octobre, la ministre présentera donc un avant-projet de loi sur la politique énergétique sou